Utilisation des anticoagulants oraux en médecine‎ générale en Haute Normandie

Jusqu'à récemment, l'anticoagulation orale n'était représentée que par les antivitamine K [AVK). Depuis leur mise sur le marché, les prescriptions d'anticoagulants oraux directs (AOD) ont augmenté. L'objectif de cette étude était d'observer les habitudes de prescriptions des anticoagulants oraux et l'influence des autres spécialités sur les médecins généralistes. Cette étude rétrospective a été réalisée entre décembre 2013 et juillet 2014 à l'aide de questionnaires portant sur les 5 dernières prescriptions d'anticoagulants oraux des médecins généralistes Haut-Normands. Le taux de réponse était de 25,5%. Les AVK représentaient 76,8% des prescriptions, les AOD 23,2% avec une répartition homogène entre Rivaroxaban et Dabigatran. Aucune prescription d'Apixaban n'a été retrouvée. Les anticoagulants étaient prescrits dans 70,4% des cas pour une fibrillation auriculaire. Le stade d'insuffisance rénale pour le Dabigatran et l'administration de Millepertuis pour les AVK semblaient être des contre indications insuffisamment connues. Les posologies de Dabigatran étaient adaptées en cas d'insuffisance rénale modérée et d'âge élevé mais non en cas de co-prescription de Vérapamil. Les facteurs motivant le relais des AVK vers les AOD étaient l'INR labile pour 35% à 44% des cas et l'absence de contrôle biologique pour 42% à 48% des cas. Pour le relai inverse, le contrôle de l'INR représentait 13 à 32% des cas, l'existence d'un antidote 30% des cas. L'influence des autres spécialités médicales était plus élevée en cas de relais des AVK vers les AOD. Un traitement initié par un cardiologue était toujours reconduit dans 44% pour les AOD et 58% des cas pour les AVK. En conclusion, les AOD sont prescrits afin de simplifier la prise en charge thérapeutique bien que d'utilisation au final plus complexe, et sur recommandation des autres spécialités