Caractérisation des récidives cutanées chez les patients précédemment atteints de DRESS : enquête descriptive uni-centrique

Appartenant au spectre des réactions cutanées sévères induites par les médicaments, le concept de d’hypersensibilité médicamenteuse ou de DRESS syndrome (Drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms) a été introduit pour la première fois dans les années 1990. Cette pathologie rare a une évolution habituellement favorable après l’arrêt du médicament en cause, mais peut être prolongée de quelques mois à un an, entrecoupée de rémissions et de rechutes cliniques et biologiques pouvant être causées par des molécules de nature biochimique apparentée ou non à la molécule initialement suspectée. La caractérisation de 14 cas possibles et probables de DRESS issus de la base de données de Pharmacovigilance de Haute Normandie soutient le fait que les récidives font suite à l’introduction de molécules non liées ou structurellement différentes que les molécules suspectées dans l’épisode initial de DRESS. Dans la pratique courante, les praticiens doivent prendre conscience de l’existence du concept de polysensibilisation médicamenteuse systémique, qui semble d’autant plus prégnant chez les patients ayant des antécédents de réactions cutanées sévères aux médicaments (SCARs). Il est alors fortement recommandé que les médicaments prescrits pour un patient présentant un SCAR, et en particulier un DRESS, soient maintenus à un nombre minimum. Une évaluation approfondie des médicaments administrés au cours ou au décours d’un épisode de DRESS devra être systématiquement effectuée afin de limiter la survenue de récidives