Étude de la latéralité manuelle chez 3 espèces de Cercopithecidés forestiers en conditions spontanées et expérimentales

International audienceLes études sur la latéralité se sont développées sur de nombreuses espèces. Ces études contribuent à une meilleure compréhension des origines des asymétries du cerveau humain et de sa valeur adaptative. Chez les primates, deux grandes théories ont été proposées pour expliquer la latéralité manuelle chez l’Homme : la théorie des origines posturales de MacNeilage et al (1987) et la théorie de la complexité de la tâche de Fagot et Vauclair (1991). Afin de tester ces deux théories, nous avons étudié la latéralité manuelle chez 3 espèces de Cercopithecidés forestiers : 19 mangabés à collier (10 mâles et 9 femelles – 7 juvéniles et 12 adultes), 13 mones de Campbell (3 mâles et 10 femelles – 3 juvéniles – 10 adultes) et 13 singes de Brazza (8 mâles et 5 femelles – 10 adultes et 3 juvéniles). Ces 3 espèces présentent un gradient croissant de temps passé au sol, des mangabés à collier, semi-terrestres, au mones de Campbell arboricoles. Tous les individus ont été observés en conditions spontanées (observations pendant les repas quotidiens) et lors d’une tâche expérimentale complexe : la tâche tube (Hopkins, 1995). Pour chaque comportement nous avons d’abord caractérisé la latéralité manuelle (individuelle ou populationnelle, direction et force) selon l’espèce, le sexe et la classe d’âge. De plus, nous avons mis en évidence une influence de la posture et de la complexité de la tâche sur l’expression de la latéralité. Nos résultats sont en désaccord avec la théorie des origines posturales, mais valident partiellement la théorie de la complexité de la tâche