Création d’un guide de prescription des antidépresseurs en médecine générale

L’épisode dépressif majeur est une maladie psychique fréquente et un problème majeur de santé publique du fait de sa prévalence importante en population générale. Les médecins généralistes sont confrontés à la prise en charge initiale de cette pathologie. L’épisode dépressif majeur est défini par les classifications DSM-V et CIM 10. On peut s’aider de différentes échelles pour en coter la sévérité et évaluer la réponse au traitement. Le traitement de la dépression repose sur la prescription d’antidépresseurs. Cependant, il n’existe pas encore à ce jour de preuve de supériorité d’un antidépresseur par rapport à un autre. De plus, de nombreuses stratégies thérapeutiques existent en cas de résistance à une première lige de traitement, ce qui peut rendre complexe l’analyse des recommandations pour les médecins généralistes en pratique clinique quotidienne. Il existe aujourd’hui également de nombreuses études montrant la nécessité d’une évaluation précoce de la réponse aux antidépresseurs. En effet, on sait aujourd’hui que la réponse à 2 semaines est prédictive de la réponse/rémission à 12 semaines de traitement. Ceci est primordial quand on sait qu’une action thérapeutique rapide dans la dépression a un impact direct sur la qualité de vie, le risque de chronicité et le risque de rechute de l’épisode dépressif majeur. Ainsi, nous avons créé avec 5 médecins généralistes un « guide de prescription des antidépresseurs » utilisable en pratique quotidienne pour les généralistes et couplant une échelle standardisée (MADRS), une évaluation précoce de la réponse au traitement et un algorithme thérapeutique fondé sur les données récente de la littérature. Pour plus de facilité d’utilisation en pratique clinique, c’est le support informatique qui fut choisi pour réaliser ce guide de prescription et des adaptations ont dues être réalisées afin de rendre cet outil simple et intuitif pour les médecins généralistes. Les résultats de ce travail montrent que cet outil a été bien accepté par les médecins généralistes qui ont participé. On observe un changement des pratiques cliniques sur la prescription d’antidépresseur et un ressenti positif des praticiens sur leur pratique avec un sentiment « d’être plus à l’aise » dans la prise en charge de la dépression. L’impact quant à la qualité de la formation des médecins généralistes par cet outil sera à étudier sur une plus grande population de médecins généralistes dans un travail futur