Étude comparative entre les femmes nées en France et les femmes migrantes concernant les morbidités maternelle et périnatale et leur mode d'accouchement

Background: an increased risk of mortality and severe maternal morbidity has been reported among women migrants, particularly those born in sub-saharan Africa. The mechanisms involved are poorly identified and rarely specifically studied. Objective: to compare maternal and perinatal morbidity between women born in France and migrant women and their mode of delivery. Materials and methods: retrospective, unicentric study carried out in a maternity type III. All women who gave birth in 2008 or 2014 were included. The only two exclusion criteria were a term of delivery inferior to 24 weeks of gestation and twin pregnancies. Results: of the 3038 and 3001 patients included in 2008 and 2014 respectively, 272 and 352 women were migrants. We found twice more severe postpartum hemorrhages in 2008 in the sub-saharan African subgroup (ORa = 2,1 [1,1-3,9]) and a significant increase in number of gestational diabetes in migrant women, especially those born in North Africa (ORa = 1,9 [1,2-2,9]) with more macrosomia. We observed a significant decrease in the number of spontaneous labor and spontaneous vaginal delivery with a significant increase of emergency caesareans before and during labor for migrant women for the years 2008 and 2014, especially among women born in sub-saharan Africa. Conclusion: significant increase in maternal morbidity in 2008, and a change in the mode of delivery among migrant women, especially those born in sub-saharan Africa and North Africa.Contexte : un sur-risque de mortalité et de morbidité maternelle sévère a été décrit chez les migrantes, notamment chez celles nées en Afrique sub-saharienne. Les mécanismes en causes sont mal identifiés et rarement étudiés spécifiquement. Objectif : comparer la morbidité maternelle et périnatale entre les femmes nées en France et les migrantes ainsi que leur mode d’accouchement. Matériel et méthode : étude rétrospective, unicentrique réalisée dans une maternité universitaire de type III. Toutes les femmes ayant accouché en 2008 ou 2014 ont été incluses. Les deux seuls critères d’exclusion étaient un terme d’accouchement inférieur strictement à 22 semaines d’aménorrhée et les grossesses gémellaires. Résultats : parmi les 3038 et 3001 patientes incluses en 2008 et en 2014 respectivement, 272 et 352 femmes étaient migrantes. Nous avons retrouvé deux fois plus d’hémorragies sévères du post-partum en 2008 dans le sous-groupe des femmes nées en Afrique sub-saharienne (ORa=2,1[1,1-3,9]) et une augmentation significative du nombre de diabète gestationnel chez les migrantes, notamment chez celles nées en Afrique du Nord (ORa=1,9[1,2-2,9]) avec plus de macrosomie. Nous avons observé une diminution significative du nombre de travail spontané et de voie basse spontanée avec une augmentation significative des césariennes en urgence avant et en cours de travail chez les migrantes pour les années 2008 et 2014, notamment chez les femmes nées en Afrique sub-saharienne. Conclusion : augmentation significative de la morbidité maternelle en 2008, ainsi qu’une modification du mode d’accouchement chez les migrantes, notamment celles nées en Afrique sub-saharienne et en Afrique du Nord