La socialisation sportive des jeunes Français scolarisés dans les années 1960 : au-delà des intentions généreuses

Fortune Yohann.2004-2017 : Professeur d’EPS à l’UFR STAPS de l’Université de Caen.2014-2016 : Chercheur associé au sein du laboratoire CesamS de l’Université de Caen.Depuis 2017 : Maître de conférences à l’Université de Rennes 2 et membre titulaire du laboratoire VIPS².International audienceThe baby boomer generation is quite original in France in the twentieth century and it has another originality around its sports socialization. Indeed, many vectors lead to a magnifying effect on sport, very supportive of acculturation. Teenagers benefit from an original sports phenomenon of socialization breaking with the beginning of the century. Between sport and school politics, juvenile media, the impregnation with elements of sports culture is real. But, our analysis, which is based on three corpuses (political speeches about youth sports, youth press and a famous survey driven in 1966), reveals a sports acculturation with many faces, showing discrepancies between youth desires for sports and institutional and school realities.The article discusses the sport socialization of school-age youth born during the post-World War II baby boom in France. Topics include compulsory Physical Education (EP) class and the transmission of a school sports culture, school sports policy, changes to the Brevet Sportif Populaire (BSP), or the popular sports certificate, and the representation of sports in youths' magazines.A la croisée de multiples contextes, la génération des baby-boomers recouvre une certaine atypie en France dans les années soixante. Sa socialisation sportive est également originale dans l’histoire du XXe siècle par la diversité des vecteurs qui y participent, qu'ils soient médiatique, fédéral ou scolaire. L’imprégnation et la mise en contact de la jeunesse avec les éléments constitutifs de la culture sportive est indéniable. Toutefois, en exploitant trois corpus très différents, les discours politiques, la presse magazine et une enquête menée auprès des jeunes en 1966, cet article démontre que cette socialisation sportive aux multiples visages favorise aussi une réceptivité très différenciée du phénomène sportif, source de décalage entre les désirs juvéniles de sport et les réalités institutionnelles et scolaires, notamment celles liées à l'évaluation