Perception de la douleur du sujet âgé en médecine générale : étude qualitative à partir de onze entretiens de médecins généralistes bas-normands

It appears that the general practitioner (GP) enjoys a privileged position concerning the care of elderly patient pain. The GP experience reveals difficulties concerning the care of such pain which would be less than optimal. In order to investigate this issue, the GP perceptions of this geriatric syndrome have been compiled through a qualitative study. Eleven GPs from lower normandie followed a semi-structured interview.The results show that pain perception in the elderly patient can be influenced by the GP personal representations of the patient and also by the feeling of inevitability of « oldness pains ». Usually, pain evaluation is often subjective because pain scales are perceived to be of little use. The difficulties concerning the delivery of health care can lead the GP to a feeling of failure because means of action seem to lack; indeed, the solicitation of specialists and antipain centers was found to be complex and thus, hardly ever used. The GPs express difficulties in non drug-related health care and in multidisciplinary coordination. The GP knowledge of the patient, although it was reported as an advantage, might sometimes lead to a feeling of weariness with the patient complains. These points appear to be the main factors that can explain the difficulties of GPs concerning the care of elderly patient pain and constitutes certain key elements of reflection to tackle this issue. To go further and gain a broader understanding of the subject, it would be interesting to explore the patient representation of pain and its health care.Le médecin généraliste semble avoir une position privilégiée dans la prise en charge de la douleur du sujet âgé. La littérature semble montrer qu’il existe des difficultés et la prise en charge ne serait pas optimale. Pour explorer cette problématique, les perceptions qu’ont les médecins généralistes de ce syndrome gériatrique ont été recueillies dans une étude qualitative menée auprès de onze médecins généralistes bas-normands au moyen d’entretiens semi-dirigés. Les résultats montrent que les perceptions semblent être influencées par les représentations propres du médecin vis à vis du sujet âgé et de l’impression de fatalité « des douleurs de vieillesse ». Généralement, l’évaluation de la douleur se fait de manière subjective, ce qui laisse peu de place aux échelles jugées peu utiles. Les difficultés dans la prise en charge thérapeutique peuvent parfois conduire à un sentiment d’échec chez le médecin qui peut se sentir démuni. La sollicitation des médecins spécialistes et des centres anti-douleur s’est révélée difficile et peu employée. Les médecins expriment des difficultés dans la prise en charge non médicamenteuse et la coordination pluridisciplinaire. La connaissance du patient, bien que rapportée comme un avantage, semble être source d’une forme de lassitude vis à vis de la plainte du patient. Ces éléments ressortent comme étant des facteurs expliquant les difficultés liées à la prise en charge de la douleur du sujet âgé en médecine générale et constituent des clés de réflexion pour l’améliorer. Pour aller plus loin, il serait intéressant d’explorer les représentations du patient sur cette question afin d’avoir une vision plus globale du sujet