La présente thèse se propose d’étudier la question de la littérature dans l’œuvre d’Adorno. Elle fait apparaître la fonction utopique que le philosophe attribue à la littérature en tant que celle-ci dessine l’horizon d’une « langue sans terre », ligne de fuite hors de la dialectique de la raison. Tandis que le discours philosophique a reproduit dans son appareil conceptuel la violence mythico-rationnelle à l’encontre du singulier non-identique, la langue littéraire semble en mesure d’indiquer la possibilité de parvenir par le concept au-delà du concept, ce qui constitue le désir utopique de la dialectique négative. L’enjeu n’est pas seulement épistémique : il est bien éthico-politique, lié à la possibilité d’établir des rapports à l’autre l...