L'expression des propriétés tactiles : à propos de la description d'un plastique

équipe 3Ce travail interroge le statut officiellement accordé au toucher depuis deux siècles en Occident : celui de perception de contrôle et d’alerte, dont l’état idéal serait de se laisser oublier. Pour la norme sociale, si le toucher ne ressent rien, c’est que tout va bien. Il est d’autant plus important de déconstruire cette doxa qu’elle entre désormais ouvertement en contradiction avec les progrès techniques sur le toucher virtuel (Sommer 2014) et les recherches sur l’intérêt du toucher en didactique (Gentaz et al. 2009) ou sur son rôle – le plus souvent non conscient – dans les interactions commerciales (Buttafoghi 2017). Après avoir synthétisé mes premiers travaux dans le champ des perceptions autres que la vue, j’en tire les éléments prouvant que le vocabulaire du toucher existe, et un exemple montrant que, même si on ne le cultive pas encore comme il le faudrait, le discours permet de dire les perceptions tactiles