Variations de la testostéronémie et de la LH chez des culturistes à l'entrainement en vue d'une compétition

L'entraînement sportif moderne requiert aujourd'hui un grand talent et doit être considéré comme un travail à plein temps. Les athlètes d'élite doivent donc être des professionnels qui entre deux séances d'entraînement se reposent. Cependant, pour pouvoir s'entraîner davantage, les athlètes ont commencé à utiliser des médicaments auxquels on confère des ""vertus magiques""; les stéroïdes anabolisants. Dans cette étude, six athlètes s'entraînant avec des charges ont consommé entre 5 et 35 mg par jour de méthandrosténolone (0,17 mg/kg de masse corporelle), pendant six semaines. Un supplément protéique était également consommé. Nous avons mesuré la masse corporelle, les plis cutanés de quatre régions corporelles et des circonférences du tronc et des membres à toutes les deux semaines, pendant dix semaines. Des échantillons sanguins étaient également prélevés pour suivre l'évolution du taux de testostêrone plasmatique ainsi que celui de la LH avant, pendant et après la période d'ingestion de ce stéroïde anabolisant. Aucune variation significative de volume, de masse corporelle et de pourcentage de graisse ne fut observée pendant et après l'ingestion. Deux plis cutanés s'amincirent seulement. Des chutes des taux de testostêrone (de l'ordre de 74%) et de LH (de l'ordre de 62%) furent enregistrées deux semaines après le début de l'ingestion; la diminution fut plus faible par la suite. Durant la période de non-ingestion ou de récupération, le taux de testostérone remonta à 71% de celui du niveau initial et celui de la LH, à 161%. Les hypothèses expliquant ces chutes de testostérone et de LH sont que le méthandrosténolone interférerait soit au niveau de l'hypophyse inhibant la production de testostérone ou encore bloquant la production de LHRH au niveau de l'hypothalamus. Cette étude s'inscrit donc dans la lignée de celles qui montrent des chutes de la testostéronémie et de la LH, lors de la consommation de stéroïde anabolisant, sans pour autant obtenir l'effet ""anabolique"" recherché par les consommateurs de ces produits, c'est-à-dire l'augmentation de masse musculaire. Cependant, il est possible que les stéroïdes agissent sur le système nerveux central par une augmentation de l'agressivité par exemple, favorisant ainsi un meilleur recrutement d'unités motrices et une performance motrice accrue