La grande dépression des années trente dans le roman canadien : étude comparative de Cabbagetown (Hugh Garner), de Waste Heritage (Irene Baird), d'Au milieu, la montagne (Roger Viau) et de Bonheur d'occasion (Gabrielle Roy)

Ayant suivi des cours de littérature canadienne comparée et de sociologie du roman, j'ai décidé qu'il serait intéressant de combiner les deux approches pour faire une étude comparative et sociologique de quelques oeuvres canadiennes-anglaises et canadiennes-françaises qui parlent des problèmes de la vie urbaine et des interrelations des classes sociales. Une fois fixé le cadre général de mon travail, il s'agissait de choisir une période et des textes particuliers. Le choix d'une période a posé relativement peu de problèmes. J'ai décidé tout de suite qu'il fallait prendre des romans du 20e siècle. Pour faire une étude comparative, il faut d'abord trouver une base de points communs, de convergences à partir de laquelle on peut étudier les divergences. Or le 20e siècle est l'ère de l'homme universel. On n'a qu'à lire The Watch that Ends the Night (1959) de Hugh MacLennan pour s'en assurer. Les personnages se sentent concernés par des problèmes sur une échelle mondiale, tels le fascisme, le communisme, la bombe atomique. Ou bien examinons Alexandre Chenevert (1954) de Gabrielle Roy. Le héros de ce livre se préoccupe de toutes les crises internationales. Il s'apitoye sur le sort des Juifs en Israël et s'inquiète de la croissance démographique mondiale. L'homme du vingtième siècle ne peut plus vivre dans l'isolement et le roman moderne offre maintes possibilités pour la littérature comparée