Rôle de la réserve calcique sensible à l'IP3 et relation entre la voie classique d'activation et la costimulation du lymphocyte T humain Jurkat.

L'activation du lymphocyte T est initiée par l’occupation du TcR et représente la voie principale, ou classique, d'activation. Elle initie une cascade d'événements dont la production d'IP3 et la libération de Ca2+ de source intracellulaire. Cependant, un signal de costimulation est essentiel afin d'obtenir l'activation lymphocytaire complète. Il a été montré que le CD28 y joue un rôle déterminant. L'activation par le biais du récepteur CD28 implique deux voies distinctes de signalisation dont une est reliée à la libération de Ca2+ intracellulaire. Mes travaux de recherche sont orientés vers l'étude de la transmission du signal en rapport avec l'augmentation de la [Ca2+]i par la voie principale d'activation des lymphocytes T via le complexe TcR/CD3 ainsi que par la voie de costimulation via le CD28, de leur relation et leur influence mutuelle. Nous avons également tenté de préciser le rôle de la réserve calcique intracellulaire sensible à riP3 et de caractériser la source exacte du Ca2+ impliqué dans la transmission du signal via le CD28. Dans un premier temps, nous avons tenté de diminuer la quantité de Rjp3 dans les cellules Jurkat E6.1. Plusieurs approches ont été employées dont la transfection stable d'un plasmide codant pour un segment d'ARN antisens complémentaire à l'ARNm du Rip3 et l'introduction d'oligodéoxynucléotides antisens. Dans la même optique d'empêcher la fonction du Rip3 chez les cellules Jurkat E6.1, nous avons voulu introduire des inhibiteurs spécifiques dans les cellules en utilisant la streptolysine-0 pour perméabiliser les membranes cellulaires. Dans chacun des cas, l'effet du traitement pour diminuer les Rip3 a été vérifié en étudiant les modifications du patron de libération du Ca2+ lors de la stimulation via le complexe TcR/CD3 (processus impliquant les Rip3) et/ou via le CD28. Malheureusement, il ne nous a pas été passible d'observer une modification de la mobilisation du Ca2+ selon les deux voies étudiées en comparant les cellules traitées et les cellules témoins. De façon indépendante, nous avons tenté de mettre en évidence l'ARNm du Rip3 dans les lymphocytes Jurkat E6.1 par des études de type Northern, mais sans succès. Dans un deuxième temps, nous avons entrepris des études spectrofluorimétriques comparatives des réponses calciques par les deux voies (TcR/CD3 et CD28) chez les cellules Jurkat E6.1 normales et chez les cellules mutantes A3/E6.1 et J.RT3-T3.5 n'exprimant pas de complexe TcR/CD3 à leur surface. Pour ce faire, nous avons utilisé un anticorps monoclonal dirigé contre le CD28 (9.3) et un anticorps dirigé contre la chaîne ? du TcR (C305). Nos résultats montrent que, dans les cellules E6.1, l'anticorps 9.3 induit une faible réponse calcique non-reliée à la réponse dépendante de l'anticorps C305. Cependant, ces deux anticorps provoquent une libération de calcium impliquant la réserve intracellulaire sensible à la thapsigargine. Chez le mutant A3/E6.1, l'anticorps 9.3 induit une forte libération de Ca2+ dont la valeur se compare, de façon quantitative, à celle observée dans la lignée parentale activée par l'anticorps C305. Cette stimulation via le CD28 ne génère pas de production significative d'IP3, et l'augmentation de la [Ca2+Ji n'implique pas les réserves intracellulaires sensibles à la caféine ou à la ryanodine. Ces résultats suggèrent que le TcR/CD3 module négativement la voie de costimulation via le CD28 et que celle-ci implique une nouvelle voie d'activation