Profil de pastorale scolaire à la régionale Harricana

Si les questions que nous avons posées aux activités des aumôniers ne nous permettent pas de prétendre avoir achevé l'examen exhaustif de cet agir pastoral, du moins avons-nous le sentiment que la pastorale scolaire nous est progressivement apparue comme une réalité incarnée dans un agir concret dont on peut suivre l'empreinte au fil du quotidien. Naturellement, et notre option nous permettait de le prévoir, ce bref essai ne rend pas compte de toutes les dimensions de l'action pastorale de l'Église en milieu scolaire. Toutefois, le seul examen que nous en avons fait à partir de l'agir des aumôniers nous montre que cet agir global, constitué d'activités multiples, est surtout destiné (dans la Régionale Harricana) à la clientèle étudiante quoiqu'on puisse actuellement déceler une tendance à l'orienter davantage du côté du milieu et de l'environnement. Par ailleurs, on peut également noter que la pastorale scolaire change si on considère que les activités de genre formel que nous avons retenues pour caractériser une conception pastorale plus traditionnelle semblent le céder progressivement à des activités moins formelles que nous avons utilisées pour identifier une action plus missionnaire. Sur ce dernier point, il est tout à fait clair que les conclusions que nous avons tirées ne sauraient revêtir un caractère absolu ou définitif. En effet, si l'opposition que nous avons établie entre pastorale "traditionnelle" et "missionnaire" était utile à notre travail pour identifier des aspects de la pastorale que nous croyons différents, il ne faudrait pas se laisser abuser par la magie des mots et simplifier inconsidérément des réalités dont certaines composantes ne se révèlent pas aussi facilement à la lumière des méthodes que nous avons adoptées. La réalité globale de la pastorale scolaire nous semble excéder de beaucoup ce que notre recherche a pu en dégager. Toutefois, cette démarche nous semble avoir eu l'avantage de nous livrer certains indices, de nous permettre d'exprimer avec moins d'approximation des réalités et des tendances qu'on aurait probablement pu déceler autrement, tant à la Régionale Harricana que dans d'autres milieux scolaires du Québec. Ainsi, qu'un certain changement de caractère de l'action pastorale coincide avec une augmentation des activités para-scolaires ne constitue pas une découverte en soi. Par contre, la démarche qui nous conduit à cette constatation nous semble suffisamment existentielle pour nous encourager à approfondir une compréhension de la pastorale scolaire qui ne soit pas étroitement enfermée à l'intérieur des limites physiques de l'école. Il en va de la même manière pour les autres conclusions auxquelles nous sommes parvenus. Il nous apparaît d'autant plus nécessaire de les utiliser avec circonspection que la recherche ayant servi à les établir était limites et que les instruments utilisés étaient bien imparfaits. Ainsi, si nous pouvons soupçonner que les conceptions et les politiques patronnées par le Secrétariat provincial de l'Éducation ont largement contribué à orienter le service de pastorale de la Régionale Harricana au moment de sa fondation, cela n'entraîne pas nécessairement qu'il en ait été de même dans les autres régionales du Québec. Par ailleurs, il serait peut-être intéressant et utile de se demander quelle a été et/ou quelle est encore l'influence d'un tel organisme de niveau provincial? Par exemple, dans le cas de la Régionale Harricana, le fait que le service de pastorale n'ait embauché que des prêtres comme personnel d'animation nous semble issu des politiques (souvent implicites) du Secrétariat de l'Éducation. Or, s'il s'agit là d'un élément ayant pu contribuer largement à donner à la pastorale de la Régionale le profil que nous lui avons vu, c'est un élément qui n'était certainement pas exclusif à la Régionale Harricana. À partir de cette seule observation, on pourrait s'interroger et se demander comment d'autres milieux ont réagi à cette situation..