Traitements électrochimiques de réhabilitation des ouvrages en béton armé dégradés par corrosion

La première cause de dégradation des structures en béton armé est la corrosion des aciers. Habituellement réparées de manière traditionnelle (mise à nu des aciers lorsque le béton n'est plus adhérent, reconstitution des zones de béton), les structures peuvent maintenant être réhabilitées avec des traitements électrochimiques qui offrent comme avantage le traitement complet des aciers de la structure et non plus une réparation par zones ou "patch" à la suite de laquelle la dégradation se produisait "à côté" de la zone réparée après 5 à 10 ans de fonctionnement. La corrosion des aciers dans les bétons après carbonatation ou après pénétration des chlorures peut être diminuée et/ou stoppée par des traitements électrochimiques adéquats, respectivement la réalcalinisation et la déchloruration. Le traitement électrochimique de réalcalinisation consiste à redonner au béton carbonaté dont la valeur de pH est voisine de 9, son pH alcalin (13) autour des aciers (et si possible l'enrobage) dans lequel les armatures ne se corrodent plus. Le traitement électrochimique de déchloruration a pour objectif d'extraire les ions chlorure (issus des sels de déverglaçage, de l'ambiance marine, ) de l'enrobage béton et donc de diminuer le risque de corrosion des armatures. Le LCPC étudie depuis quelques années, les traitements électrochimiques de réalcalinisation et de déchloruration appliqués à des corps d'épreuve en béton armé de différentes dimensions, en utilisant un courant imposé de 1 A/m² d'acier. Il s'agit non seulement d'expliciter le mécanisme de ces traitements et de donner un avis quant à leur efficacité mais également de pouvoir fournir des méthodes de mesures quantitatives de suivi de traitement et de contrôle. Les résultats de ces études devraient permettre d'envisager des valeurs seuils qui pourraient être indiquées dans les cahiers des charges des réhabilitations par exemple. De plus, les résultats sur le long terme permettraient d'appréhender la pérennité de ces nouveaux traitements