Gide et la culture italienne comme fondement de l’identité européenne

En juin 1950, lors de son dernier voyage en Italie, André Gide, invité par le directeur Jean Pasquier, tient une conférence au sein de l’Institut français de Naples. Sa causerie est l’acte par lequel il s’acquitte explicitement « d’une vieille dette de reconnaissance » envers l’Italie. Pour Gide, c’est le moment de sortir de la fiction et de faire le bilan de son expérience en tant qu’intellectuel européen. Il parle de l’Italie et de sa culture qui, depuis toujours, le fascinent. Gide reconnaît à l’Italie un rôle de premier ordre dans l’histoire de l’Europe car c’est un lieu complexe où fusionnent l’art et la nature, la littérature et la vie civile, le christianisme et la romanité. En Italie, Gide trouve à la fois les racines de l’Europe et le sens de l’avenir. Il décompose, dans le caléidoscope de sa mémoire, les images et les témoignages d’une vie, livrant de Naples un appel aux origines de l’humanisme européen pour les léguer aux générations futures