Hôtes du langage, Paul Claudel, Georges Bernanos, François Mauriac et Julien Green le sont dans les deux acceptions, active et passive, du terme : ils habitent la demeure des mots par leur écoute des courants de sens qui les travaillent, ils laissent transformer leur demeure intérieure par l’accueil de l’œuvre d’autrui et d’une Écriture pour eux primordiale. L’irrigation de leur propre écriture par les sources bibliques constitue entre eux un évident point commun ; plus largement, en un siècle où la littérature se fait volontiers autotélique et où les signes n’ouvrent parfois d’autre piste que le réseau arbitraire de leur déploiement, ils ont en partage la conviction que les mots sont les instruments d’approche, incertains mais puissants, d...