Poésie haptique. Sur l’(ir)réalité du toucher poétique chez Jean-Luc Nancy

The main concern of Nancy’s work is to put forward a new ontology, a new first philosophy, that could serve as an alternative to metaphysical ontologies. This ontology, which concerns nothing more, but also nothing less than the bare existence of bodies beside each other, finds its condition of possibility in the sense of touch. It is because bodies touch that they are, and also are always together. On several occasions Nancy suggests that the exemplary touching is that of poetry. Having given a more general outline of the ontology put forward by Nancy and its connection with the sense of touch, I raise the question as to why this touch could be understood as poetic. In the final paragraph of this article I develop Nancy’s poetics by showing that the «ontological poetry» put forward by Nancy implies a radical realism, which in my opinion is untenable (transl. by J. Dudley).L’enjeu principal de l’œuvre de Nancy est d’avancer une nou¬ velle ontologie, une nouvelle philosophie première, qui pourrait servir comme alternative aux ontologies métaphysiques. Cette ontologie, qui ne concerne rien de plus, mais aussi rien de moins que l’existence nue des corps les uns à côté des autres, trouve sa condition de possibilité dans le sens du toucher. C’est parce que les corps touchent qu’ils sont, et en plus qu’ils sont toujours ensemble. A plusieurs reprises, Nancy suggère que la touche exemplaire serait celle de la poésie. Après avoir esquissé plus généralement l’ontologie avancée par Nancy et son rapport avec le toucher, je me demande pourquoi ce toucher pourrait être compris comme poétique. Dans le dernier paragraphe de ce texte, je développe la poétique nancyenne en démontrant que la «poésie ontologique» avancée par Nancy implique un réalisme radical, ce qui à mon avis est intenable.Rooden Aukje van. Poésie haptique. Sur l’(ir)réalité du toucher poétique chez Jean-Luc Nancy. In: Revue Philosophique de Louvain. Troisième série, tome 107, n°1, 2009. pp. 127-142