Apogée et mise à mort de la coopération universitaire France-Madagascar (1975-1992)

Cet article analyse le développement de la coopération universitaire entre la France et Madagascar dans un contexte précis : celle-ci connut son apogée après la révolution de la «seconde indépendance » de 1972, qui fit tomber, paradoxalement, les griefs antérieurs contre l’ «impérialisme culturel » français. Cette phase voit le passage à une véritable coopération de formation dans un cadre universitaire renouvelé et rajeuni tant du côté malgache que du côté français. Le rapport Abelin de 1975 consacra cette évolution en ouvrant de nouvelles perspectives. Après 1981, la massification rapide de l’université malgache et l’arrivée des socialistes au pouvoir en France accélèrent le processus de liquidation de la coopération, institution vouée à disparaître. Le rapport Vivien de 1982 la condamne comme une forme de substitution coûteuse, inutile, voire dangereuse. Il est suivi en 1983 d’un rapport Ravel qui fait le procès des coopérants. Mauvaise gestion et restrictions budgétaires françaises jouent également dans le sens d’un désengagement qui s’achève à la faveur de la nouvelle crise politique malgache de 1991-1992.Fremigacci Jean. Apogée et mise à mort de la coopération universitaire France-Madagascar (1975-1992). In: Outre-mers, tome 101, n°384-385,2014. Coopérants et coopération en Afrique : circulations d'acteurs et recompostitions culturelles (des années 1950 à nos jours) pp. 81-102