Faire trace : un dispositif de représentation du social

The Genesis of Trace : How to Make Social Realities Visible. In this paper we propose to consider the trace-effect as a communicational structure whose origin must be questioned. Two hypotheses are studied : no traces without their invention by society : the present status of trace in discourse and in the creation of devices is consistent with a particular intellectual and political system of communication. The text proposes an approach from the point of view of information and communication sciences on social uses of knowledge and on network writing and its specific features ; it aims to deconstruct the natural perception of the object called “ trace”, mainly in finalized and instrumented research. The topic of trace is studied within the scope of the analysis of the social circulations of ideas. Digital information is considered within computer mediated communication as the medium of screen writing. The subject of editorial mediation of network writing, known as ” trace of use” is in the heart of a semio-political reflection. It gives the opportunity to come back to a classification of the different kinds of materiality for trace : mark, index, inscription, graphic form. Given as an example, tourism websites will help to illustrate the different definitions and circulations and to enlight the way the analysis of the genesis of trace is carried out in this article. Complex and numerous transformations are done especially while inventing traces of uses by a process of mediation of practices-. Computer mediated communications have a strong dynamic power on this social genesis of trace by the way of an exponential industrialization of writing forms leading to an ambiguous and plastic status, between writing, computing and representing. In this paper we have also the opportunity to question research on anthroposocial sciences about his position on the idea of trace. The trace seems mostly to be a variant of the idea of reflection but is never clearly explained ; it implies to establish the context of a mediatic text and aims to interpret discourse as an effect of social realities. Finally, the meaning of trace is perhaps linked to the proper work of the researcher, the subject of his research.L’article se propose de considérer l’effet trace comme un construit communicationnel dont la genèse doit être interrogée. Deux hypothèses sont étudiées : pas de traces sans leur invention par la société ; le statut actuel de la trace dans les discours et la conception de dispositifs correspond à un régime intellectuel et politique particulier de la communication. La réflexion porte un regard d’information-communication sur l’appropriation sociale des savoirs, sur les écrits de réseau et leurs dispositifs propres, sur la déconstruction de l’évidence d’un objet «trace » , et sur la part prise par les approches anthroposociales dans la recherche finalisée et instrumentée. La question de la trace est abordée dans le cadre d’une analyse de la circulation sociale des idées. Le numérique est considéré par les medias informatisés comme supports d’écrits d’écran. La question des médiations éditoriales des textes de réseau, institués en «traces d’usage » , est au coeur d’une réflexion sémio-politique. C’est l’occasion de revenir sur une catégorisation des matérialités d’une trace : empreinte, indice, inscription, tracé. L’exemple des médiations touristiques servira à illustrer les différentes définitions, circulations et fournira d’éclairage concret à l’étude du «faire trace » que poursuit cet article. De complexes et nombreuses transformations sont menées au cours du «faire trace » , en particulier quand il s’agit d’inventer les «traces d’usage » , par un processus de médiation des usages. Les médias informatisés dynamisent fortement cet effet trace par une industrialisation exponentielle des formes écrites, au statut indécidable et plastique, entre écrit, comput et représentation. Cet article est aussi l’occasion d’interroger la recherche en sciences anthroposociales face à l’idée de trace. Rarement clairement définie, la trace est le plus souvent la variante du «reflet » impliquant une posture de détermination du contexte d’un texte médiatique et s’attache à détailler des éléments d’indicialité dans différents contenus. Est-ce que le sens de «trace » ne serait pas contextuel au travail propre du chercheur le considérant comme objet de recherche ?Jeanneret Yves. Faire trace : un dispositif de représentation du social. In: Intellectica. Revue de l'Association pour la Recherche Cognitive, n°59, 2013/1. De la trace à la connaissance à l’ère du Web. pp. 41-63