Écriture de soi et voix des autres. Sur Une si longue lettre de Mriama Bâ et Cette fille-là de Maïssa Bey

Écriture de soi et voix des autres. Sur Une si longue lettre de Mariama Bâ et Cette fille-là de Maïssa Bey Romans écrits par des femmes, mettant en scène des femmes, Une si longue lettre de Mariama Bâ (1979) et Cette fille-là de Maïssa Bey (2001) peuvent être présentés comme des romans qui portent la voix des femmes. Sans remettre en question l’engagement auquel peut répondre la littérature, on s’interroge sur son fonctionnement paradoxal : comment s’articulent dans le roman le discours intime des personnages et le discours, a priori général, désincarné et non littéraire, sur la place les femmes ? D’une part, l’introspection égocentrique postulée par le système énonciatif des personnages de narratrices est déplacée par les ambivalences de leur récit. D’autre part, ce dernier donne une grande place aux autres, par les récits enchâssés qu’il consacre aux personnages féminins. Enfin le roman lui-même est le lieu d’une faille, dans la cohérence du discours destiné à un public toujours plus large chez Mariama Bâ et dans la polyphonie, relayée par la schize des personnages chez Maïssa Bey.Tane Benoît. Écriture de soi et voix des autres. Sur Une si longue lettre de Mriama Bâ et Cette fille-là de Maïssa Bey. In: Horizons Maghrébins - Le droit à la mémoire, N°60, 2009. Littératures féminines avec et autour de Maïssa Bey. pp. 48-55