Présentée par certains critiques en opposition au mouvement de la créolité des auteurs tels Chamoiseau et Confiant, accusés de machisme, Maryse Condé représenterait la création féminine, plus ouverte, moins idéologique. Or, si l’on se fonde sur des oeuvres telles Traversée de la mangrove, La Vie scélérate, il s’avère que les femmes y font entendre une voix singulière, certes, mais également hybride, dans un dispositif narratif lui-même mixte, entre le « on » et le « je », l’aliénation et le désir, l’histoire collective et la mémoire intime. Maryse Condé, dans une position marginale, anti-identitaire, exprime sa parole de femme, mais ne parle pas au nom des femmes, encore moins de la femme.Chancé Dominique. Maryse Condé, la parole d’une femm...