A propos des temps négro-africains

History could well be defined as the science of the event in a given stretch of time. Time, as indeed lived by the people, who after all are the real makers of history, but also time conceived, situated, represented symbolically in conformity with archetypal myths. The conception of time varies with social groups, thus its use in the plural form. In Africa, the element of consistency of times is rich, original and indispensable to the understanding that a people has about the genealogical depth, the sense of its past and its extension into the present. The african history meets then, necessarily the domain of anthropology, hence the importance given to the chronologies, to the collective memory and to profes-sionnals of the event who are the chroniclers «griots» ; hence also the place given to the duration successively calculated, modeled, suspended, corrected, inversed, hence the necessary resort to the symbolic rituals.L’histoire pourrait bien se définir comme la science de l’événement inscrit dans la durée. Temps vécu certes par les masses qui, malgré tout, font l’histoire mais aussi temps conçu, repéré, représenté symboliquement en conformité avec les mythes archétypaux. La conception du temps varie avec les groupes sociaux et prend ainsi la marque du pluriel. En Afrique la consistance du temps s’avère riche, originale et indispensable à la compréhension qu’un peuple se fait de la profondeur généalogique, du sens de son passé, du prolongement de celui-ci dans le présent. L’histoire africaine rencontre donc nécessairement l’anthropologie : d’où l’importance des chronologies, de la mémoire collective, des professionnels de l’évènement que sont les griots annalistes ; d’où encore la place dévolue à la durée tout à tour déchiffrée, modelée, suspendue, corrigée, inversée ; d’où le recours obligé à la ritualité symbolique.Thomas Louis-Vincent. A propos des temps négro-africains. In: 2000 ans d’histoire africaine. Le sol, la parole et l’écrit. Mélanges en hommage à Raymond Mauny. Tome I. Paris : Société française d'histoire d'outre-mer, 1981. pp. 297-306. (Bibliothèque d'histoire d'outre-mer. Études, 5-6-1