Essai sur les véhicules de la légende d'Héraclès en Occident

La place exiguë faite à Héraclès dans l'iconographie de la Grèce d'Asie illustre par contraste la pénétration rapide et profonde du héros péloponnésien dans les mondes italiotes et italiques. Par quels chemins sa légende s'est-elle introduite ? Assurément, pour le colon en terre barbare, il est apparu comme un modèle de courage, de ténacité, un civilisateur. Très tôt les poètes occidentaux magnifient sa légende et leurs chants pénètrent dans les cités coloniales comme chez les notables non grecs ; l'imagerie attique installe son personnage dans les demeures de l'Italie barbare, et notamment chez les Étrusques. Ce n'est pas la noblesse de sa naissance, mais la valeur de ses actions, sa virtus, qui lui vaut une place parmi les dieux ; et ainsi, sa promotion dans l'Athènes postsolonienne, chez les Étrusques, dans la Rome de Servius Tullius, paraît accompagner les premières atteintes aux pouvoirs de l'aristocratie. Il est donc surprenant d'observer que, lorsqu'un sanctuaire d'Héraclès est fondé à Armento en haute Basilicate dans la deuxième moitié du IVe siècle, c'est au roi d'Épire, allié aux dynastes macédoniens, qu'on le doit.de La Genière Juliette. Essai sur les véhicules de la légende d'Héraclès en Occident. In: Le mythe grec dans l’Italie antique. Fonction et image. Actes du colloque international organisé par l'École française de Rome, l'Istituto italiano per gli studi filosofìci (Naples) et l'UMR 126 du CNRS (Archéologies d'Orient et d'Occident), Rome, 14-16 novembre 1996. Rome : École Française de Rome, 1999. pp. 11-27. (Publications de l'École française de Rome, 253