La terre et la mer, les enjeux de la limite.France, littoral atlantique,XIXe-XXe siècle

Since the Revolution of 1789, limit-setting between land and sea has been definited by land use laws which both delineate privately-owned property and public land, and specify the authorities in charge of coastal zone management, the local council dealing with land use and the state dealing with shoreline law.New opportunities, such as oyster farming, arose with the creation of polders but also gave rise to revived tensions over the common use of the foreshore and its private exploitation. With the growth of seaside leisure in the second half of the twentieth century, the « privileges » of coastal property owners were questioned in the name of public shoreline access. Negotiations between all the parties involved, mayors, local residents, industrialists, government departments, have led to adjustments to regulations through interpretation of the law more often than not.Thus, the history of coastal enhancement illustrates various aspects of institutional change. The arguments developed throughout relate to issues concerning society at large, namely the ability of progress and science to increase everyone’s well-being and to reduce social inequalities.Depuis la Révolution de 1789, la fixation de la limite entre terre et mer détermine d’une part le droit du sol, entre le régime de la propriété privée et celui du domaine public, et, d’autre part, l’autorité compétente pour la gestion de l’espace : l’administration communale côté terre, l’État côté mer. Après les dessèchements (ou polders), de nouvelles opportunités, tels les parcs ostréicoles, renforcent les tensions entre le principe de jouissance commune de l’estran et sa capacité à accueillir diverses formes d’exploitation à titre privatif. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec la généralisation du loisir balnéaire, le « privilège » des propriétaires riverains est contesté au nom du droit de parcours le long du littoral. Les négociations entre les parties intéressées, maires, riverains, « industriels », départements ministériels, conduisent à infléchir les normes juridiques, le plus souvent par l’interprétation de la loi. L’histoire de la mise en valeur du littoral illustre ainsi divers aspects du changement institutionnel ; au fil des argumentaires, elle renvoie à des questions partagées par la société dans son ensemble, dont la capacité du progrès, de la science, à accroître le bien-être de tous et à réduire les inégalités sociales