Ostéonécroses des maxillaires liées aux anti-résorptifs : facteurs prédictifs et stratégies de prévention

Médecine. Chirurgie dentaireLes ostéochimionécroses des maxillaires (ONM), sont des lésions décrites relativement récemment. Leur étiopathogénie inclut actuellement un modèle multifactoriel, leur survenue n'est pas systématique, leur évolution reste incertaine et leur prise charge variable entre les équipes et les auteurs. Un point ressort cependant : la prise d'une médication anti-résorptive (bisphosphonates et anti-RANK-L) qui est le facteur favorisant majeur des ONM à travers leur action inhibitrice sur le remodelage osseux. Les variations interindividuelles de réponse à ce genre de traitement médicamenteux rendent également très imprédictible le comportement osseux en particulier pour les bisphosphonates qui ont une demi-vie souvent très élevée. Pour une prise en charge convenable de ces patients, il apparaît nécessaire de prendre le maximum de précautions et d'informations devant la nécessité d'une extraction dentaire ou de tout autre acte invasif au niveau des maxillaires car il est difficile de prédire la survenue d'une ONM. A travers une revue de la littérature, nous tentons de mettre en avant de nouveaux concepts dans le but d'améliorer la prise en charge des patients à risque ou atteints d’ONM. Dans un premier temps, nous décrivons les facteurs de risque impliqués dans l'apparition des ONM, leur incidence et leurs circonstances d'apparition. Nous évaluons ensuite la valeur prédictive de certains marqueurs biologiques du remodelage osseux dans la survenue d'une ONM ou de chance de guérison. Enfin, nous étudions l'intérêt et les stratégies actuelles de prévention et de prise en charge d’une ONM et montrons dans quelle mesure il peut être pertinent d’interrompre ou juste suspendre, selon certaines modalités, la médication anti-résorptive pour améliorer le pronostic de cette ONM