L’expérience de la défaite, la rencontre avec l’histoire : Barnave et ses écrits historiques

Les \ue9crits sur la R\ue9volution d\u2019Antoine Barnave sont bien connus. De Jaur\ue8s \ue0 Furet plusieurs historiens ont d\ue9j\ue0 soulign\ue9 la capacit\ue9 de l\u2019auteur de s\u2019abstraire des contingences r\ue9volutionnaires pour replacer la rupture r\ue9volutionnaire \ue0 l\u2019int\ue9rieur d\u2019un parcours s\ue9culaire d\u2019\ue9mancipation du Tiers Etat. Il restait \ue0 comprendre les conditions d\u2019\ue9criture de ces textes. Comment un acteur r\ue9volutionnaire peut se faire historien de l\u2019\ue9v\ue9nement auquel lui-m\ueame a particip\ue9 ? Quels sont les ressorts et les enjeux de l\u2019\ue9criture historique en R\ue9volution ? C\u2019est \ue0 cette double question que souhaite r\ue9pondre le pr\ue9sent article, en explorant la tension heuristique qui lie engagement politique et \ue9criture de l\u2019histoire. Apr\ue8s avoir retrac\ue9 la formation culturelle de Barnave et les circonstances o\uf9 il \ue9labore ses textes historiques, il est question de voir comment l\u2019exp\ue9rience de la lutte politique, d\u2019abord ,et de la d\ue9faite ensuite, obligent l\u2019ancien r\ue9volutionnaire \ue0 concevoir et s\u2019interroger sur les conditions qui rendent possible la r\ue9alisation de l\u2019\ue9v\ue9nement r\ue9volutionnaire. Par-l\ue0 son \u153uvre, con\ue7ue comme une simple m\ue9moire d\ue9fensif, se transforme enfin en une r\ue9flexion originale et unique de la lutte r\ue9volutionnaire