Sauvé par l’Europe, piégé par l’Europe : les réformes de l’État-providence italien (1992-2012)

Marqu\ue9es par l\u2019empreinte Bismarckienne et les sp\ue9cificit\ue9s typiques de l\u2019Europe du Sud du r\ue9gime d\u2019\uc9tat providence italien, les politiques sociales et les politiques d\u2019emploi italiennes ont traditionnellement connu un \ue9cart avec la politique sociale europ\ue9enne \ue9mergente. Au cours des deux derni\ue8res d\ue9cennies, des pressions adaptatives importantes ont conduit \ue0 l\u2019adoption de diff\ue9rentes r\ue9formes incit\ue9es par des \uab contraintes externes \ubb, en particulier europ\ue9ennes. Cet article s\u2019int\ue9resse aux transformations des politiques publiques et aux dynamiques politiques en mati\ue8re de retraites et d\u2019emploi, identifiant ainsi trois phases de r\ue9forme entre 1990 et 2012. Depuis 2009, la phase la plus r\ue9cente d\u2019\uab urgence nationale \ubb a permis aux responsables politiques italiens de faire adopter deux r\ue9formes majeures en mati\ue8re d\u2019emploi et de retraites. \uc0 la diff\ue9rence des r\ue9formes pr\ue9c\ue9dentes, ils ont fait passer ces r\ue9formes en d\ue9pit des r\ue9ticences des syndicats et de l\u2019opposition et les ont de facto impos\ue9es en se r\ue9clamant de Bruxelles aupr\ue8s d\u2019une population de plus en plus eurosceptique. Comme le montre cet article, les contraintes europ\ue9ennes se sont donc r\ue9cemment transform\ue9es en \uab conditions suffisantes \ubb pour les r\ue9formes sociales en Italie alors m\ueame que les marges de manoeuvre des acteurs nationaux dans ce domaine ont fortement diminu\ue9es