La "nature" de la "femme" : réflexions sur deux termes généraux

Pour d\ue9signer l\u2019ensemble des individus appartenant \ue0 l\u2019esp\ue8ce \uab femme \ubb, on a recours au terme g\ue9n\ue9ral \uab femme \ubb dont le signifi\ue9 s\u2019appuie en premier lieu sur la diff\ue9rence du corps f\ue9minin par rapport au mod\ue8le masculin. Cette diff\ue9rence physique se fonde non seulement sur l\u2019anatomie mais aussi sur la physiologie, que la m\ue9decine et la philosophie ont interpr\ue9t\ue9e depuis l\u2019Antiquit\ue9 comme \uab naturellement malade \ubb. La faiblesse naturelle du corps f\ue9minin permettait donc de justifier toute sorte de discrimination sociale et politique. Pour renforcer cette interpr\ue9tation, les discours savants sur la femme ont fait appel \ue0 l\u2019id\ue9e de nature. Or, le terme g\ue9n\ue9ral \uab nature \ubb est doublement arbitraire : non seulement il n\u2019existe que dans certaines langues mais, pour ce qui concerne l\u2019\ueatre humain, son signifi\ue9 co\uefncide paradoxalement avec celui du terme g\ue9n\ue9ral \uab culture \ubb. Pour justifier la discrimination sociale de la femme, on a donc utilis\ue9 un terme g\ue9n\ue9ral qui, sous les dehors de l\u2019objectivit\ue9, ne fait que confirmer la dimension culturelle qui caract\ue9rise le d\ue9bat sur la femme