\uabFrancophonismes\ubb et lexicographie : enjeux linguistiques et sociolinguistiques

Cet article examine le r\uf4le et le poids de l\u2019espace francophone au c\u153ur de la dimension lexicographique. Plus pr\ue9cis\ue9ment, afin de v\ue9rifier comment et dans quelle mesure la francophonie est prise en compte par les outils lexicographiques actuels, on se propose d\u2019\ue9tudier la pr\ue9sence et l\u2019emploi des francophonismes dans Le Petit Larousse 2006. Tout d\u2019abord, une exploration quantitative prouve que la Francophonie n\u2019est pas \ue9galement repr\ue9sent\ue9e au niveau de la nomenclature : malgr\ue9 une ouverture importante par rapport aux \ue9ditions pr\ue9c\ue9dentes, on observe une pr\ue9sence intense de mots d\u2019origine belge, suisse ou qu\ue9b\ue9coise, alors que d\u2019autres pays sont absents ou trait\ue9s de mani\ue8re superficielle. C\u2019est le cas de l\u2019Afrique et du Maghreb, dont la richesse et l\u2019h\ue9t\ue9rog\ue9n\ue9it\ue9 se retrouvent aplaties suite \ue0 l\u2019absence de marques visant \ue0 indiquer les pays sp\ue9cifiques dans lesquels les mots en question sont utilis\ue9s. Ensuite, une exploration qualitative de la microstructure permet de relever deux typologies d\u2019emprunts : les emprunts int\ue9graux qui renvoient \ue0 des r\ue9alit\ue9s \ue9trang\ue8res et les emprunts s\ue9mantiques qui t\ue9moignent des croisements culturels et linguistiques pr\ue9sents dans l\u2019espace francophone. Cependant, l\u2019analyse des emprunts s\ue9mantique prouve que l\u2019emploi des marques diatopiques ainsi que d\u2019exemples et de citations qui permettraient d\u2019\ue9baucher les contextes culturels et identitaires dans lesquels les mots en question s\u2019int\ue8grent est encore largement insuffisant