Parcours d'ecritures francophones : poser sa voix dans la langue de l'autre

On se propose ici d\u2019\ue9tudier la mani\ue8re dont trois \ue9crivains francophones (A. Hamp\ue2t\ue9 B\ue2 pour le Mali, P. Chamoiseau pour la Martinique et M. Tremblay pour le Qu\ue9bec) parviennent \ue0 imprimer leur marque verbale propre et \ue0 poser leur voix dans la langue de l\u2019autre, notamment en relation au fran\ue7ais standard norm\ue9. L\u2019examen des repr\ue9sentations \ue9crites d\u2019une oralit\ue9 tout \ue0 la fois complexifi\ue9e du fait des contacts entre les langues (ou vari\ue9t\ue9s de langues) et cultures h\ue9t\ue9rog\ue8nes dans des espaces multilingues et affect\ue9e par des modes de scolarisation largement unilingue constitue le point de d\ue9part. Trois hypoth\ue8ses guident notre recherche : la premi\ue8re pose l\u2019existence d\u2019un lien entre la distance qui s\ue9pare les langues en jeu et la nature des relations qui s\u2019\ue9tablissent entre elles : la transition d\u2019un cadre de vari\ue9t\ue9s multiples et \ue9loign\ue9es, comme le Mali, \ue0 un contexte de plurilinguisme entre des vari\ue9t\ue9s plus proches, comme la Martinique ou le Qu\ue9bec, s\u2019accompagne d\u2019une intensification de l\u2019ins\ue9curit\ue9 linguistique. La deuxi\ue8me tend \ue0 \ue9tayer l\u2019id\ue9e que l\u2019ins\ue9curit\ue9 linguistique augmente proportionnellement \ue0 la disparition des dispositifs assurant la m\ue9diation entre les vari\ue9t\ue9s linguistiques en jeu. Enfin, la troisi\ue8me envisage une relation entre les choix strat\ue9giques effectu\ue9s sur le plan de l\u2019\ue9criture et les conditions de s\ue9curit\ue9 vs ins\ue9curit\ue9 linguistique ethniques et identitaires