Est-il possible d'assurer un développement durable du palmier à huile en Amérique Latine ? Le cas du Costa Rica

Face à l'augmentation de la consommation en huiles et corps gras, la culture du palmier à huile s'est fortement développée en Asie du Sud-Est depuis les années 2000. Cette région a depuis atteint une stagnation de sa production et de sa productivité ainsi qu'un épuisement des terres disponibles. Cette situation a permis une ouverture de marché pour d'autres pays producteurs. L'Amérique Latine bien qu'elle ne produise que 6% de l'huile de palme mondiale possède l'une des plus vastes étendues favorables à l'expansion du palmier à huile et devrait donc bénéficier d'une telle ouverture de marché. Cependant, le développement du palmier à huile en Asie a soulevé de nombreux enjeux sociaux et environnementaux (perte de la biodiversité, déforestation, conflits fonciers, …) et ces mêmes enjeux sont à attendre en Amérique Latine. Est-il possible d'assurer un développement durable du palmier à huile en Amérique Latine ? Une revue de la littérature a été menée sur les quinze pays producteurs en Amérique Latine afin de caractériser le développement des plantations et les dynamiques actuelles du secteur. Son expansion a été motivée par différents facteurs politiques et économiques tels que le développement rural, la lutte contre le narcotrafic, la volonté d'atteindre une autosuffisance nationale en huile ou d'augmenter les exportations nationales. Il en résulte une implication inégale des gouvernements qui ont soit soutenu soit restreint le développement du secteur au travers de lois ou incitations financières. En conséquence, trois modèles de production caractérisent le secteur latin et se différencient par leurs performances et leurs impacts à l'échelle locale, nationale et internationale. Ils sont identifiables par leur organisation, le type de producteur qui y appartient, les produits et les marchés qu'il vise, l'implication des différents acteurs, notamment de l'Etat, et les stratégies qui y sont mises en place pour promouvoir une durabilité de la production et limiter la déforestation