Guinée, SOGUIPAH/SOCFINCO. Rapport de mission, mars 1991

1 - Des conditions climatiques observées antérieurement dans la région de Nzerekore sont comparées aux résultats d'observations récentes sur le site de Diéké. Il en ressort que les estimations faites s'écartent peu de la réalité (déficit hydrique moyen compris entre 300 et 400 mm, température minimale moyenne basse 3 mois par an, rayonnement assez satisfaisant 380 cal/cm2 /j). Certaines méthodes d'observation méritent d'être précisées et l'édition des résultats systématisée. Plusieurs années d'observations à Diéké permettront de préciser les effets probables sur les palmiers. La répartition des différentes unités de sol dans les parcelles plantées est détaillée: 1 / 4 des surfaces appartiennent à la catégorie 1 et 2/3 aux catégories 2 et 3, tous de bons à assez bons sols avec ou sans hydromorphie ; les sols médiocres occupent moins de 10 % des surfaces plantées. 2 - La préparation du matériel végétal en pré-pépinières et pépinière est bien conduite. On s'attachera à mieux caler les livraisons de semences pour réaliser les plantations avec des plants d'âge optimal (12 mois après semis). Des barèmes de fumures mieux adaptés sont proposés: l'importance de l'azote et du phosphore est soul igné par rapport au potassium dont les doses sont réduites. L'analyse des résultats de préparation des vitroplants fait ressortir un taux de réussite très variable selon les clones. Au total en 1989 et 1990, 50 % et 57 % des ramets livrés ont donné des plants jugés bons à planter. Les anomalies observées sur certains d'entre eux seront compensées cependant une adaptation des techniques d'élimination s'avère possible à certain matériel très "typé". 3 - La préparation des terrains et l'aménagement des zones basses ont été bien conduites. Cependant les drains ouverts dans les parties basses des sols de catégorie 2 se révèlent généralement peu utiles, nous recommandons d'observer l'évolution de la nappe et de fermer ces fossés par des petits barrages dès la fin des pluies, dans le but de ralentir l'abaissement de la nappe au delà de 60 cm. Les mêmes mesures peuvent être prises dans les bas fonds (catégorie de sols li. 4 - Lors de la plantation il aurait été utile l'identification du matériel végétal planté (matériel sexué) et d'établir rapidement parcellaires utiles pour de nombreux travaux. de conserver par parcelle des cartes 5 - L'entretien des parcelles est dans l'ensemble satisfaisant. Le Pueraria doit être rapidement réinstallé dans certaines zones basses. Pour éviter tout risque d'attaque de rhynchophores et pour faciliter cependant le nettoyage des ronds on peut couper les feuilles basses en laissant 15 à 20 cm de la base du pétiole. Le traitement des ronds à l'herbicide est correctement appliqué, il faut cependant maintenir une surveillance très étroite lors des travaux. L'entretien des fossés peut être fait chimiquement. L'aspect sanitaire est satisfaisant. Quelques conseils sont donnés pour améliorer les contrôles et traitements. En ce qui concerne les coelaenomenodera il est recommandé d'envisager dès que possible une formation du personnel de surveillance, bien qu'actuellement il n'y ait aucune inquiétude à avoir au sujet de ce ravageur. 6 - Le développement des palmiers est très satisfaisant dans les bas fonds et la floraison est précoce (plantation de décembre 1988). Le potentiel de production de chaque unité de sol (étude par parcelle) est défini. Le résultat global à ce jour conduit à un potentiel moyen de 16 ,1 t/ha. Compte tenu du retard de mise en route de l'huilerie et des dates de mise à fleur des différentes cultures, la possibilité de procéder à la castration des inflorescences sur les cultures 1989 est étudiée. La castration a pour effet d'accroître le sexratio et le poids moyen des régimes à récolter après son arrêt, à condition que la pollinisation soit satisfaisante. Le faible nombre d'inflorescences rend nécessaire la pratique de la pollinisation assistée. Une mesure "intermédiaire" consisterait à conserver des 1ignes non castrées dont les arbres en cycle partiellement mâle pourvoiraient la pollinisation naturel le, renforcée par l'introduction éventuelle d'insectes. 7 - En matière de nutrition minérale et de fertilisation le contrôle des sites OF, de leur représentativité et de la a qualité des prélèvements a permis de confirmer les propositions de fumures pour 1991 faites après étude des résultats d'analyses. Les variabilités des résultats de nutrition entre sites OF sur même type de sol et entre types de sols différents autorisent à appliquer le même barème sur toutes les parcelles d'une même année. Les prévisions pour 1992 seront établies sur l a base du barème 1991. La nutrition en Preste déficiente et l'apport de phosphate est poursuivi. La nutrition en K est variable mais généralement moyenne et les doses de KCl peu augmentées. La nutrition en magnésium est élevée et les quelques symptômes de déficience en Bore observés dès le stade pépinière et omniprésents en plantation sont confirmés par les résultats d'analyse. Le barème de fumures avec le Borax permettra de corriger cette déficience qu'on peut penser temporaire et limitée au jeune âge compte tenu du développement rapide des palmiers sur les sols hydromorphes en particulier peu riches en bore. Certaines zones basses devront recevoir des doses complémentaires après amélioration de l'assainissement. Pour disposer de référence des effets des fertilisations une expérience de fumure est proposée. Un dispositif adapté aux conditions du milieu est retenu: factoriel 3 x 3 x 3 à 2 répétitions le phosphore et le potassium seront appliqués dès mise en place et un facteur libre est réservé pour application ultérieure. Tous les conseils pour une mise en place rigoureuse sont donnés. 8 - Enfin dans le domaine expérimental, les champs de comportement que nous n'avons pu visiter compte tenu de leur éloignement, devront faire l'objet de compte rendu de mise en place et des conseils dont donnés pour y entreprendre des observations. (Résumé d'auteur