Perspectives d'adoption de l'agroforesterie dans le développement durable de l'Hérault : opportunités et obstacles à ce développement

L'agroforesterie est une association entre des arbres et des cultures et/ou du bétail. Les systèmes agroforestiers sont très répandus dans le monde. Dans l'Hérault, ils n'existent que sous forme expérimentale, au domaine départemental de Restinclières. Sur ce site, depuis 1995, l'INRA a mis en place des expériences portant sur différentes associations (noyer-blé, cormier-vigne). Les premiers résultats sont encourageants. Face à la diversité géographique de l'Hérault, ces résultats doivent être adaptés. Quoi qu'il en soit, les avantages environnementaux que présentent l'agroforesterie font de ce système une des réponses aux problématiques de développement du département. C'est dans ce contexte que le Conseil Général a souhaité évalué les perspectives d'adoption de l'agroforesterie dans le développement durable de l'Hérault. Jusqu'à présent, d'un point de vue juridique, les parcelles agroforestières n'existaient pas, ce qui interdisait tout soutien financier. Ce cadre contraignant est en train de se débloquer pour évoluer vers un cadre neutre (accès aux primes PAC), voire stimulant (CTE). Cette évolution ouvre d'importantes perspectives pour le développement de l'agroforesterie dans la France entière, étant donné l'importance que les agriculteurs attachent au cadre économique. Sur le terrain, d'après une enquête menée auprès de 18 agriculteurs de l'Hérault, une large majorité considère ce système comme contraignant, notamment d'un point de vue agronomique et technique. Cependant, si les viticulteurs semblent totalement opposé à l'agroforesterie, les céréaliculteurs envisagent différentes associations possibles avec les arbres. Cette réaction, plutôt négative, s'explique en partie par le manque d'information des agriculteurs. Le développement de l'agroforesterie passe donc par une vulgarisation qui peut s'appuyer largement sur Restinclières. L'amélioration en cours du cadre économique semble également déterminante. Le travail doit porter essentiellement sur des catégories plus favorables, comme les céréaliculteurs, mais aussi sur d'autres catégories que l'enquête n'a pas touchées, comme les éleveurs et les propriétaires fonciers. (Résumé d'auteur