Simplicit�� et sublime : la crise de l���esth��tique �� l�����ge classique et son d��passement (1674-1790)

Nous consid��rons le sublime comme un miroir �� travers lequel se refl��te la crise de l���esth��tique classique. Apr��s la traduction de Longin par Boileau, le sublime s�����loigne d���une ancienne cat��gorie de rh��torique, le style sublime. Afin de produire un effet de transport chez les auditeurs, une r��alisation du beau ne suffit pas : les th��oriciens de l�����poque cherchent un autre concept qui permette aux ��mes d�����prouver un enthousiasme exceptionnel et une inspiration �� la vertu. Dans les ann��es 1760, sous l���influence d���Edmund Burke, philosophe irlandais, Denis Diderot essaie d�����tablir une esth��tique du sublime sur la base de la physiologie et du mat��rialisme. Diderot distingue avec soin le cerveau des intestins, le r��veil du sommeil, la clart�� de l���obscurit��, la douceur de la terreur : les premiers termes de cette opposition binaire d��signent les caract��res du beau ; les seconds le sublime. Jean-Jacques Rousseau, ami de Diderot, n���admet pourtant pas ce point de vue physiologique et mat��rialiste afin d�����claicir l���effet de sublime. Faut-il exciter les passions chez les gens simples pour leur inspirer une id��e de vertu ? La �� simplicit�� ��, pour Rousseau, se suffit pour ��couter la voix de la conscience et pratiquer la vertu. Le sublime appara��t donc dans notre c��ur qui peut se persuader des ordres imp��ratifs et ��loquents. Immanuel Kant, rare et fid��le admirateur de Rousseau, s���int��resse �� la distinction entre le beau et le sublime qui le conduira �� construire un syst��me solide de l���esth��tique moderne. Dans sa Critique de la facult�� de juger, Kant affirme que le sublime se laisse sentir quand le sujet s���avoue inad��quat �� se le pr��senter par son imagination. Avec Rousseau, Kant n���identifie le sublime ni �� �� de tumultueux mouvements de l�����me �� ni �� �� la tension impos��e �� l���imagination ��. Le sublime par excellence, chez Kant et Rousseau, est simple, naturel, sans art et devient donc un �� style �� de la vertu pratiqu��e sans recherches ni efforts, ce qui ne se trouvera que dans la nature