La réputation et ses outils de mesure dans le domaine du cinéma: Economie des singularités et incertitude sur la qualité cinématographique

Evénement interdisciplinaire qui réunira chercheurs et acteurs du monde professionnel, économique et politique, le colloque « (e?)-réputation : Approches interdisciplinaires » s’intéressera aux enjeux contemporains liés à la place grandissante prise par les pratiques réputationnelles dans la société.Il s’agira d’abord de faire un état des lieux des pratiques professionnelles liées aux besoins de réputation, qui s’expriment sur Internet mais qui trouvent aussi d’autres modalités d’expression dans des supports de communication plus classiques.Ensuite, le colloque se proposera de mettre en débat la notion de réputation, ses pratiques, les objets qu’elle concerne, ses effets subjectifs et sociaux à travers une discussion interdisciplinaire entre chercheurs issus de diverses disciplines des sciences sociales (sciences de l’information et de la communication, sociologie, sciences économiques, sciences de gestion, histoire, droit, sciences politiques).L’ambition du colloque est que le dialogue interdisciplinaire fasse émerger une approche critique et innovante du concept de réputation, de manière à désenclaver les réflexions d’un réductionnisme parfois trop rapide à une de ses émergences, parmi d’autres, qu’est l’e-réputation.National audienceMême si la publicisation du terme de “star system” doit au développement, il y a un siècle, de l'industrie cinématographique hollywoodienne, la question de la réputation reste centrale, et paradoxalement peu étudiée, dans un domaine caractérisé par une grande incertitude des résultats et où réputation et talent ne sont pas indissociablement liés. Au cinéma, la reconnaissance de la réputation rend nécessaire l'usage par les spectateurs d'outils qui permettront de définir des échelles de mesure qualitatives. Parmi elles, le box-office, considéré comme un indicateur objectif de mesure, soulève de nombreuses questions que les politiques culturelles publiques tentent, depuis des décennies, de corriger au nom du nécessaire devoir de régulation entre culture et marché. Internet a modifié, sans toutefois totalement bouleverser, ces mécanismes qui liaient réputation et consommation domestique du cinéma. Des travaux en nombre croissant mettent aujourd’hui en évidence une expertise indigène des cinéphiles dans la construction d’outils de mesure originaux permettant de définir la réputation comme étant liée à une forme de savoir-faire qualitatif. Ainsi de nouveaux modèles agrégatifs, tels les cinéphilies dites « de niche » ou « alternatives », qui diffèrent d’une réputation générée par le seul succès d’un fillm en salles, rendent compte d’une évolution globale du regard sur la qualité des films et des acteurs de cinéma. Un rôle interprété au cinéma valide aujourd’hui davantage pour un acteur une forme de consécration bien souvent acquise en amont, sur d’autres canaux de notoriété (chanson, télé-réalité, sketches, ou vidéos sur Internet). Notre communication reviendra sur ces diverses approches du phénomène, en montrant comment la réputation rend nécessaire une expertise sur la qualité des objets en circulation tout autant que des espaces de reconnaissance et de validation de la notoriété (festivals, prix, cérémonies professionnelles du cinéma telles que les Césars, Oscars…). Nous évoquerons enfin dans cette communication comment le facteur temps contribue à modifier les mécanismes de réputation des films