Le burnout des médecins en France : Méta-analyse (2000-2017)

Introduction : le burnout des médecins est un syndrome psychologique fréquent qui résulte de l’exposition chronique à des facteurs de stress professionnels. Les connaissances sur ce sujet restent très hétérogènes voire contradictoires, surtout concernant ses prévalences et ses déterminants. Objectifs : à notre connaissance aucune méta-analyse n’a été réalisée en France sur ce sujet. L’objectif de notre étude a été de déterminer la prévalence du burnout chez les médecins exerçant en France, les différences entre les différentes spécialités, ainsi que les déterminants de ce syndrome dans cette même population.Matériels et méthodes : les études relevant la fréquence du burnout et de ses trois dimensions chez les médecins en France ont été sélectionnées dans les bases de données suivantes entre 2000 et avril 2017 : pub med, psycharticles psychinfo, biosis web of science, pascal et francis, sciences directes, et bdsp. Deux auteurs (LB) et (ZK) ont indépendamment sélectionné les études et réalisé l’extraction des données. Résultats : au total 37 études ont répondu aux critères d’inclusion, incluant 15,183 médecins français. L’estimation globale de la prévalence a été de 49% pour le burnout, de 5% pour le burnout sévère, de 21% pour l’EE élevé, de 29% pour la DP élevée, et de 29% pour l’AP bas. Notre étude a montré des taux de prévalences plus élevés de burnout, burnout sévère et de DP élevée chez les urgentistes ; et des taux moins élevés d’EE élevé et de DP élevé chez les anesthésistes réanimateurs. Discussion et perspectives : notre analyse multivariée nous a permis d’émettre certaines recommandations : -la diminution du nombre de gardes et de leur durée pourra réduire les taux de burnout, par le biais de la majoration de l’AP. La prévention du burnout pourra aussi passer par l’amélioration de la qualité du travail d’équipe ; par la réduction des conflits vie privée-vie professionnelle ; par l’apprentissage de techniques de communication et de gestion du stress (méditation, relaxation, pleine conscience et TCC techniques cognitives et comportementales) ; par la majoration de la satisfaction au travail ; par la libération de plus de temps consacré à la communication avec les patients ; par l’affectation aux choix de la spécialité la plus adaptée à chaque interne ; par la diversification de l’activité professionnelle ; et par la limitation de la discrimination entre les différentes spécialités