Efficacité de la stimulation magnétique transcrânienne répétée dans le trouble anxieux généralisé

Contexte : le trouble anxieux généralisé (TAG) est un des troubles anxieux les plus fréquents, avec une prévalence vie entière de 6% en France. Il s’agit d’un trouble à forte co-morbidité, dont l’évolution est émaillée par des complications psychiatriques et socio-professionnelles à l’origine d’une qualité de vie diminuée. Or, le taux de rémission chez les patients TAG est médiocre, nombre d’entre eux ne répondant pas au traitement de première intention. Objectif : nous avons cherché à évaluer l’efficacité d’une technique de stimulation cérébrale non invasive, la stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS) dans l’amélioration des symptômes anxieux, dépressifs et de la qualité de vie dans le TAG. Méthodologie : 10 patients ont été inclus dans l’étude. Le protocole de rTMs consistait en 15 séances de stimulations à basse fréquence (1Hz) sur trois semaines, ciblant le cortex préfrontal dorso-latéral droit. La réponse était définie comme une diminution post rTMS de 50% du score de base sur l’échelle Hamilton anxiété (HAM-A) et la rémission comme un score inférieur ou égal à 8 sur cette même échelle. La tendance à l’inquiétude, les dimensions dépressives et la qualité de vie étaient mesurées respectivement par les échelles PSWQ, QIDS-SR16 et la SF-12. Un SPECT avec mesure de la perfusion cérébrale a été réalisé pré et post rTMS. Résultats : 9 patients ont complété le protocole à ce jour. 5 patients sont répondeurs, dont 2 en rémission. On retrouve une diminution significative de 42,5% (Z= -2,668 ; p=0,008) des scores avant (23 ±5,96) et après (13,22 ±5,47) rTMS sur l’échelle Hamilton-A. Des améliorations statistiquement significatives sont constatées pour l’ensemble des critères de jugements secondaires. L’analyse statistique de la perfusion cérébrale pré et post rTMS n’est pas encore réalisable du fait d’un manque de données. Discussion : ces résultats sont congruents aux études réalisées précédemment, utilisant cependant des protocoles de stimulations différents. Notre étude est la seule à s’être intéressée à l’impact de la rTMS sur la qualité de vie globale des patients, qui s’est avéré positif. Devant le faible effectif de notre échantillon, il conviendra de tester les paramètres utilisés dans une étude randomisée à plus grand effectif. Conclusion : les résultats de cette étude confirment l’intérêt de la rTMS dans la prise en charge de l’ensemble des symptômes accompagnant le TAG, et ouvrent de futures perspectives autres que pharmacologiques et psychothérapiques pour les patients résistants à ces thérapeutiques