Transferts de poissons et développement de la production piscicole : exemple de trois pays d'Afrique subsaharienne

Bien qu'étant une pratique ancienne, les transferts et introductions d'espèces aquatiques en-deça ou au-delà de leur aire d'origine ont atteint une intensité élevée au cours du 19ème siècle et l'Afrique en a été un lieu privilégié : elle se situe au troisième rang, si l'on se réfère au nombre total d'introductions réalisées. Celles-ci s'inscrivent dans la dynamique générale et ont visé principalement, voire exclusivement dans un premier temps, l'utilisation des espèces introduites à des fins d'aquaculture. Le présent article décrit l'expérience d'une trentaine d'années de transfert de poissons réalisés par le Centre Technique Forestier Tropical, organisme de recherche et de développement en pêche et aquaculture continentales, ou avec sont assistance dans trois pays d'Afrique subsaharienne (Bénin, Côte d'ivoire et Niger). Les principales espèces concernées sont les tilapias (#Oreochromis$ spp.) dont l'introduction a été principalement motivée par les performances jugées insuffisantes des espèces autochtones pour leur exploitation en pisciculture ou bien réalisée pour l'aménagement piscicole des lacs de barrage afin de mieux valoriser les différentes niches écologiques créées par ces nouveaux système