L'influence de l'homme sur l'érosion : 1. A l'échelle du versant

L'article met en évidence et analyse les relations entre le microrelief généré par le travail du sol et l'infiltration. Les sols étudiés se trouvent au Sud du bassin arachidier sénégalais. En surface, ils sont sableux à sables fins et cohésifs. La culture, attelée, génère des microreliefs d'une dizaine de centimètres d'amplitude qui permettent (a) de retenir à la surface du sol une lame d'eau de 7 mm en moyenne et (b) un surcroît d'infiltration de 6.7 mm en moyenne par rapport à une surface lisse non travaillée. On montre pourtant que ces microreliefs s'érodent rapidement. Un modèle simple suggère que l'impact des gouttes de pluie est la principale cause de cette érosion. Les propriétés favorables pour l'infiltration disparaissent aussi rapidement. On montre également que, dans les conditions les plus probables de pluie dans la région, la quasi-totalité de l'infiltration se produit avant le début du ruissellement. Maintenir les propriétés de rétention de la surface du sol représente ainsi un enjeu très important et largement sous-estimé dans un contexte de pluies irrégulièrement espacées dans le temps. Il est regrettable que, malgré leur grande simplicité de mise en oeuvre, les techniques de sarclage amélioré n'aient pas reçu la diffusion qu'elles méritent. (Résumé d'auteur