Etats de surface du sol et risques de ruissellement et d'érosion

L'évolution des organisations superficielles de sols ferrugineux tropicaux sableux a été étudiée au Nord Cameroun sur des parcelles d'érosion classiques soumises à différentes techniques culturales. On a mesuré (sur 4 diagonales et 6 mètres tous les 5 centimètres) la fréquence des surfaces couvertes (canopée, litière, cailloux), ouvertes (mottes, fissures, mésofaune, épandages sableux) ou fermées (pellicule de battance, croûtes de sédimentation) quatre fois par cycle cultural selon une méthodologie développée par Roose. L'influence des états de surface sur le ruissellement et l'érosion a été comparée pour deux groupes de techniques culturales (le labour conventionnel et le travail réduit sous litière) sur nouvelle et vieille défriche. Les cultures tests sont le coton en 1993 et le maïs en 1994. A la mise en place de la culture les parcelles labourées (TRM) présentent une forte proportion de surfaces motteuses (95 à 100%). Ces surfaces ouvertes au départ se referment suivant une vitesse qui dépend de la variante de traitement. Ainsi, à la veille du sarclage on trouve 30 à 45% de surfaces ouvertes sur les parcelles TRM dont les résidus de culture sont enfouis et TRM plus 3 t/ha de fumier. En revanche on trouve 27% sur les parcelles TRM recouvertes par paillage. La vitesse de fermeture dépend de l'âge de la défriche. A la fin de la campagne, ces parcelles sont couvertes de pellicules de battance et de croûtes de sédimentation. Elles ont des coefficients de ruissellement élevés (Kram = 18 à 38%) et s'érodent beaucoup (E = 6 à 46 t/ha/an). Les parcelles "semis direct sous litière" présentent une forte proportion de surfaces ouvertes dues aux activités de la mésofaune, la dégradation des racines, la persistance des résidus sur le sol et la présence de sables libres (42 à 75% pour le coton et 52 à 82% pour le maïs). Ce groupe de traitements assure la couverture permanente du sol et réduit considérablement le ruissellement (Kram = 0.3 à 3%) et l'érosion (0.2 à 3 t/ha/an). (Résumé d'auteur