L'eau et la fertilité des sols : deux ressources à gérer ensemble

Dans la petite région des Rougiers de Camarès, au sud du Massif Central, l'érosion hydrique provoque une dégradation des sols, en particulier sur les versants cultivés des collines, et une dégradation des infrastructures. L'objectif des travaux présentés est d'y évaluer l'effet du travail du sol et des apports organiques sur la sensibilité du sol à l'érosion, ou érodibilité. L'effet de cinq types de travail du sol (labour à plat conventionnel, labour à plat avec mulch, labour dressé, travail superficiel, semis direct) et de trois types d'apport (engrais, fumier frais ou composté) sur le profil cultural, la teneur en carbone du sol, le ruissellement et l'érosion sous pluies simulées, les rendements, est évalué en paracelles expérimentales d'avoine. L'observation des profils culturaux révèle une forte compaction sous labour dressé et une faible différenciation sous semis direct. Les analyses montrent le maintien voire l'augmentation de la teneur en carbone à 0-10 cm de profondeur en travail superficiel, semis direct et en cas d'apports organiques. La simulation de pluies sur sol nu met en évidence des ruissellements importants dans toutes les situations, les pertes en terre étant élevées surtout lorsque l'horizon superficiel est pauvre en carbone (labours notamment). La simulation de pluies sur sol couvert de sa végétation montre des ruissellements importants sans apport d'engrais ni mulch, mais des pertes en terre faibles dans l'ensemble. La mesure des rendements associe les maxima à l'apport d'engrais, les minima au semis direct, avec un effet positif de la teneur en carbone du sol. La synthèse des résultats conduit à recommander la limitation de la profondeur de travail du sol, la conservation du carbone du sol (apports organiques, prairies dans l'assolement), la couverture du sol, l'apport d'engrais (pour le rendement) et la gestion de l'eau à l'échelle des versants (ruissellements élevés sur sols nus). (Résumé d'auteur