Environnement humain de l'érosion

Les densités très élevées (280 habitants/km2 en moyenne) sur de fortes pentes, souvent supérieures à 60 %, entraînent la surexploitation des sols et le surpâturage au Rwanda. La dégradation des terres, la baisse de fertilité et des rendements, la suppression de jachères en sont les conséquences inéluctables sans aucun moyen de régénération possibles. Pour faire face à cette situation, les paysans utilisent des pratiques culturales traditionnelles telles les buttes, les billons et planchettes, les haies vives, l'enfouissement des résidus organiques. Elles sont souvent bien maîtrisées et adaptées aux conditions locales. Les méthodes mécaniques plus exigeantes en main d'oeuvre comme les fossés isohypses (450 à 800 hommes-jours/ha) ou le terrassement radical (700 à 1200 hommes-jours/ha) sont moins maîtrisées et les paysans les utilisent rarement de leur propre initiative. L'étude basée sur des relevés de terrain sur des transects de 5 km permet de se rendre compte de l'organisation paysanne des pratiques culturales sur les versants en fonction de la pente. Ces aspects sont plus visibles dans les zones d'occupation anciennes ( plateau central et région du Nord Ouest) que dans des régions plus récemment colonisées (crête Zaïre-Nil et région de l'Est). Comme la déclivité est l'un des principaux facteurs de l'érosion au Rwanda, chaque exploitant tente d'y remédier en adaptant les méthodes culturales ou mécaniques de la pente. Cette adaptation est toutefois plus ou moins bien maîtrisée et les risques d'érosion sont localement accrus. (Résumé d'auteur