Effets d’un réentrainement à l’effort d’intensité modérée sur les capacités physiques aérobies des patients fibromyalgiques : Étude prospective monocentrique, autour de l’étude FIBROQUALIFE

Médecine Physique et RéadaptationRÉSUMÉ : La fibromyalgie est une affection complexe caractérisée par des douleurs diffuses et chroniques de l’appareil locomoteur, une fatigue chronique, entrainant une dégradation de la qualité́ de vie. La physiopathologie reste peu claire et il n’existe pas de traitement étiologique spécifique à l’heure actuelle. Les douleurs chroniques ont pour conséquence l’apparition d’une kinésiophobie à l’origine d’un mode de vie sédentaire et de ses complications propres. La pratique d’une activité physique aérobie fait partie des dernières recommandations de prise en charge dans la fibromyalgie. Nous étudions l’effet d’un programme global de réentrainement sur les capacités physiques des patients ainsi que l’impact du lieu où la prise en charge était réalisée. Matériel et méthode : le recrutement des patients s’est déroulé au travers de l’étude FIBROQUALIFE. Il s’agit d’une étude prospective randomisée contrôlée ouverte. Chaque patient effectuait un programme de réentrainement d’une durée de 16 semaines. L’activité physique était dispensée soit de manière structurée au sein d’un centre de rééducation ou plus librement au sein d’une association sportive. Afin d’évaluer les capacités physiques, chaque sujet réalisait une épreuve d’effort maximale ainsi qu’un test de marche de 2 minutes (T2M) et remplissait le questionnaire d’impact de la fibromyalgie (QIF) lors de l’inclusion puis en fin de protocole. Une nouvelle évaluation était réalisée à la 35ème semaine (QIF et T2M). Résultats : Il existait une amélioration des capacités maximales aérobies de 2,15 ± 0,77ml.min-1.kg-1 (P=99%) sur VO2max avec une différence de -2,37±1,05 ml.min-1.kg-1 (P=98,7%) au dépend des patients du groupe hospitalier. Il était mis en évidence une baisse de la fréquence cardiaque -12 ± 4,4 bpm (P=99%) pour une activité sous-maximale mesurée au T2M dont l’effet était imputable au seul réentrainement. Ces évolutions s’accompagnaient d’une amélioration de la qualité de vie avec une diminution de 8,50 ± 3,68% (P=99%) au QIF. Le taux d’échec aux critères de maximalité à l’épreuve d’effort était supérieur à 50%. La distance au T2M était corrélée aux valeurs de puissance maximale et VO2max. Conclusion : Un programme d’activité physique adapté dispensé dans le cadre de la fibromyalgie améliore les capacités physiques aérobies des patients et permet une amélioration de la qualité de vie. Dans le cadre de cette pathologie, le T2M semble un outil pertinent d’évaluation et de suivi des capacités physiques