Paysages et services écosystémiques : les apports d’une approche croisée pour la connaissance des interrelations nature-sociétés

International audienceLandscapes and ecosystem services are two concepts used by different disciplines. They are not however without criticism, one is seen as a fuzzy concept while the other as an anthropocentric and utilitarian view of nature. However, it makes these concepts convenient for interdisciplinary research and, therefore, for the knowledge of nature-societies interrelationships. They indeed involve that both ecosystems and humans, nature and societies are to be taken into account. The aim of this article is to propose a new approach, allowing to increase the knowledge of nature-societies interrelationships, by crossing these two concepts in a theoretical way. The analysis of both is successively conducted (basing above all on French literature pertaining to human and social sciences) and it reveals some common characteristics. These concepts appear complementary and we see thus the contributions of a cross-mobilization. Ecosystem services allow to take mankind’s impact into better consideration, without leaving the ecosystem out, thus providing better overview on what is not directly visible. Landscapes enable us to better take into account ecosystems, without leaving mankind’s impact out. The systemic and geohistorical approach is usually used to study landscapes; here we advocate to apply it to ecosystem services. Above all, both of these concepts complement one another in the knowledge of nature-societies interrelationships: the analysis of landscape dynamics leads us to reflect in terms of human impacts on ecosystems, while the ecosystem services focus on considering the human needs that ecosystems satisfy. A reciprocal relationship then appears and allows a more complete knowledge of the interrelationships between nature and societies, taking place successively from the point of view of ecosystems requirements then of human needs.Les paysages et les services écosystémiques sont deux concepts utilisés par différentes disciplines, ce qui n’est pas sans leur valoir certaines critiques : un concept flou, une vision anthropocentrée et utilitariste de la nature. Pourtant, ils sont dès lors propices aux recherches interdisciplinaires et, par là même, à la connaissance des interrelations nature-sociétés. Ils impliquent en effet de prendre en compte ce qui concerne à la fois les écosystèmes et l’Homme, la nature et les sociétés. L’objectif de cet article est de proposer une nouvelle approche, permettant d’approfondir la connaissance des interrelations nature-sociétés, en croisant de manière théorique ces deux concepts. Tous deux sont successivement analysés (en se fondant surtout sur la littérature française émanant des sciences humaines et sociales) et se dévoilent ainsi leurs points communs. Ils se révèlent complémentaires et apparaissent alors les apports d’une mobilisation croisée. Les services écosystémiques renforcent la prise en compte de l’Homme mais sans négliger les écosystèmes et permettent de prendre en compte ce qui n’est pas visible. Les paysages renforcent, eux, la prise en compte des écosystèmes, sans négliger l’Homme. L’approche systémique et géohistorique leur est habituellement associée ; ici son application aux services écosystémiques est préconisée. Surtout, les deux concepts se complètent dans la connaissance des interrelations nature-sociétés : l’analyse des dynamiques paysagères amène à réfléchir en termes d’impacts de l’Homme sur les écosystèmes, quand celle des services écosystémiques suppose de considérer les besoins humains que satisfont les écosystèmes. Un rapport de réciprocité s’exerce alors, permettant de saisir de manière plus complète les interrelations nature-sociétés, en se plaçant successivement sur le plan des exigences des écosystèmes puis des besoins humains