La pratique philosophique à l’oral transforme-t-elle l’écriture spontanée des élèves ? Etude d’écrits au primaire et au collège chez des élèves tout venant versus philosophant

International audienceDepuis son apparition dans les années 80 (Lipman, 1974, 1978, 1980 ; Vasseur, 2005 ; Gregory, Hayes & Murris, 2017), la pratique orale de discussions philosophiques auprès d’enfants a démontré ses effets bénéfiques dans les domaines cognitif, langagier, argumentatif, réflexif, moral et créatif (e.g., Millett & Tapper, 2012 ; Slusarczyk, Fiema, Auriel & Auriac-Slusarczyk, 2015 ; Çokluk-Bökeoğlu, 2008 ; Auriac, 2007 ; Leleux, 2005, 2009 ; Mortier, 2005). Notre objectif est de savoir si ces bénéfices sont transposables et observables dans des productions écrites d’élèves. L’étude se focalise sur la qualité philosophique des écrits et non sur la qualité argumentative telle que souvent étudiée par ailleurs (Auriac-Peyronnet & Daniel, 2005 ; Golder, 1996). 167 élèves tout-venant issus de sept classes primaires (étude 1, Auriac-Slusarczyk, Thebault, Slusarzcyk, Daniel & Pironom, à paraître), puis 175 élèves issus de sept classes de collège philosophant (100) et tout-venant (75) ont été invitées, à partir d’une œuvre d’art, à produire des écrits philosophiques en début et fin d’année scolaire (pré- et post-tests). Des indicateurs textuels présents dans les écrits reflétant les performances langagière, créative et réflexive ont permis d’extraire la teneur philosophique des textes récoltés et déterminer la marge de progression développementale des élèves de 8 à 14 ans. Sur l’échantillon collège (étude 2), on mesure, de plus, les apports d’une pratique régulière de la philosophie. Il apparaît que celle-ci favorise la production d’hypothèses (performance philosophique), de métaphores (performance créative) et l’implication du sujet dans son discours (performance réflexive). Les implications éducatives seront discutées