Discursive Presence and Absence in _The Duchess of Malfi_

National audienceTaking as a starting point a comparison with its source, William Painter’s translation of the histoire tragique of François de Belleforest, this article proposes that Webster broadens the original’s notion of tragedy by extending it to include the villains of the story and indeed humanity at large. What threatens the Duchess’s brothers, in his treatment, is less her violation of social and sexual norms than her achievement, in the company of Antonio, of a sense of personal fulfilment and plenitude. This achievement is encoded as discursive presence, and it destabilises her brothers to the point where they seek, finally at their own expense, to project upon her their own sense of absence and isolation. The role of Bosola, who has no personal stake in their grievances, brings out the affinity with the dynamic of revenge typical of this dramatic tradition. According to that dynamic, destructive action supplies a missing sense of identity, filling the void. The crucial difference in Webster’s dramatic universe is that no sense of transcendental significance carries conviction, least of all for the characters themselves.En prenant comme point de départ une comparaison avec la source, la traduction par William Painter de l’histoire tragique de François de Belleforest, cet article propose que John Webster élargit la notion de la tragédie en l’étendant aux faiseurs de mal et jusqu’à l’humanité en général. Ce qui menace les frères de la Duchesse, selon sa représentation, c’est moins sa violation des normes sociales et sexuelles que sa réalisation, à travers son amour partagé avec Antonio, d’un sens de plénitude, d’une identité complète. Cette réalisation, qui s’exprime sous forme d’une présence discursive, déstabilise ses frères au point où ce derniers cherchent, finalement à leurs propres dépens, à projeter sur elle leur sens d’absence et d’isolement. Le rôle de Bosola, qui n’est pas concerné personnellement par leurs griefs, sert à mettre en relief la dynamique typique de la vengeance dans cette tradition dramatique. Selon cette dynamique, l’action même destructrice prend la place de l’identité manquante, en remplissant le vide ressenti. La différence crucial dans l’univers dramatique de Webster, c’est qu’aucune auto-réalisation transcendante s’avère convaincante, surtout pas pour les personnages eux-mêmes