Etude de l'évolution de l'état hydrique d'un andosol selon différents systèmes de culture

Les Hauts de l'Ouest constituent à La Réunion une zone à fortes contraintes naturelles. L'érosion en particulier, entretenue par des pratiques culturales compromettantes, menace la pérennité des exploitations. Dans le cadre du Plan d'Aménagement des Hauts, le CIRAD expérimente des systèmes de culture conservateurs, intégrant une couverture vive permanente du sol. Les premières études ont montré l'efficacité de ces plantes de couverture pour limiter l'érosion et restaurer la fertilité des sols, tout en réduisant les coûts de production. Reste alors préciser leur influence sur la plante. Afin de déterminer l'impact des plantes de couverture sur les modalités d'alimentation hydrique des cultures nous avons mis en place un dispositif de suivi tensio-ncutronique sur trois parcelles expéñmentales de la station CIRAD de Colimaçons (Hauts de l'Ouest).: - haricot en sol nu, - haricot sous couverture vive de kikuyu, - haricot sous couverture vive de lotier. Les mesures d'humidité se sont avérées trop superficielles par rapport à l'enracinement des couvertures pour pouvoir être intéressantes. Par contre le suivi tensiométrique nous a permis de relier les profils racinaires réalisés aux flux hydriques mesurés en profondeur. Nous avons ainsi observé que la couverture induit des différences dans le mode d'enracinement de la culture. Elle privilégie en effet une concentration des racines de haricot dans les horizons superficiels alors qu'en sol nu l'enracinement descend plus en profondeur. Ces différences se répercutent sur les modalités d'alimentation hydrique du haricot et sur le fonctionnement hydrodynamique profond du sol; Le kikuyu permet par son enracinement d'exploiter l'eau en profondeur, cette consommation équivalant globalement à l'évaporation en sol nu. A l'inverse l'effet mulch sous lotier, associé à un enracinement superficiel, protège les couches profondes de l'assèchement. Cependant nous n'avons pas observé d'effet néfaste des couvertures sur l'alimentation hydrique du haricot alors qu'à la reprise des couvertures (après la récolte) l'assèchement du sol est plus poussé sous kikuyu. Ces observations permettent de conclure que la gestion des couvertures est bien maîtrisée puisqu'elle permet un équilibre entre l'effet de protection da à la couverture et sa consommation. (Résumé d'auteur