Gouvernance et environnement en Afrique centrale : le modèle participatif en question

L'approche participative contribue-t-elle aujourd'hui à une meilleure gestion des ressources naturelles en Afrique centrale ? C'est par un non univoque que le présent ouvrage collectif répond à la question. Malgré les ambitions affichées par les décideurs et les gestionnaires en termes de participation des acteurs locaux, les moyens déployés pour la mise en oeuvre de ces actions sont insuffisants. Les projets de développement et de conservation sont confrontés à des difficultés importantes, notamment en raison d'une incompréhension flagrante des réalités sociales et politiques. L'adhésion des populations locales aux projets dits "participatifs" reste dès lors trop faible. Ce bilan mitigé repose sur les résultats d'enquêtes effectuées par les chercheurs du GEPAC dans des espaces aux ressources convoitées et caractérisés par des tensions et des conflits de toute sorte: les zones périurbaines, les concessions forestières, les aires protégées et les forêts communautaires. Ils y ont analysé la gouvernance environnementale - y compris les structures locales de type communautaire et les savoir-faire sociaux et techniques - avec des outils méthodologiques empruntés à l'anthropologie, aux sciences politiques et à l'ethnoécologie. Comme le montrent les auteurs, l'approche participative, que ce soit au Cameroun, au Gabon, en République centrafricaine, dans les deux Congo ou au Tchad, est arrivée soit trop tôt, soit trop tar