Etude des fréquentations par les grands mammifères d'un baï méconnu, et cartographie des pistes afférentes : province de l'Ogooué-Ivindo, Gabon

Une volonté d'action, mise au service de l'environnement, a été engagée par le chef d'Etat gabonais le 30 août 2002 à Johannesburg, lors du Sommet mondial pour le développement durable. Elle a abouti à la création de 13 parcs nationaux, afin de préserver les écosystèmes les plus emblématiques du pays. Les baïs, ou clairières marécageuses, font partie des écosystèmes présentant un des plus forts taux de biodiversité du territoire. Ce sont de véritables pôles d'attraction pour la faune sauvage, motivée par la présence de sels minéraux sur ces sites, et par certaines espèces végétales. Le baï de Djidji, site de cette étude, se situe en périphérie sud-ouest du Parc National d'Ivindo (PNI) localisé au nord-est du pays. Ce site relève de la propriété du groupe forestier Rougier Gabon. Il a fait l'objet d'une forte pression de chasse pendant la période d'exploitation de la zone, il y a une dizaine d'années. Mais de récentes prospections menées par l'Organisation Non Gouvernementale Wildlife Conservation Society (WCS), ont mis en évidence la présence de traces de la grande faune sur les lieux. Des marches de reconnaissance menées le long des pistes d'éléphants afférentes au baï, ont confinné ces affinnations. Aucun signe d'activité humaine n'a été relevé dans le secteur, à l'exception d'une vieille coupe de machette. Les observations effectuées au sein du baï ont permis d'identifier la présence de 33 éléphants (13 groupes et trois solitaires), de 10 buffles (un groupe et trois solitaires), de deux sitatungas et d'un gorille. Une étude du rythme des activités a montré que le site était régulièrement visité le jour et la nuit. Les intérêts portés par la grande faune pour ce site diff'erent selon les espèces: les éléphants fréquentent essentiellement le lieu pour ses disponibilités en sels minéraux, les buffles pour ses ressources végétales, les sitatungas pour la végétation aquatique présente dans la rivière, et le gorille pour sa terre. Un partenariat entre WCS et le groupe d'exploitation forestière pourrait voir le jour et placer le site de Djidji sous un statut de protection particulier. (Résumé d'auteur