La domestication du poisson

La production mondiale de poisson dépasse les 54 millions de tonnes concernant 186 espèces sur les 28 000 existantes. Les techniques d'élevage le concernant sont apparues, certes bien après les autres élevages agricoles, mais bien avant que le public ne le pense. En effet, les premières cultures de carpes virent le jour en Chine il y a plus de 2 500 ans. L'aquaculture fournit des espèces d'intérêt soit pour l'alimentation, soit pour l'aquariophilie, soit pour le repeuplement. L'importance de cette production laisse supposer une domestication du poisson. Cependant, beaucoup d'agronomes, de zootechniciens, de chercheurs et de juristes, ne lui accordent pas un statut d'animal domestique. Pour la législation, seules 3 espèces sont considérées comme domestiquées (carpe commune, tilapia du nil et poisson rouge commun) car il n'y a pas de lien affectif (social) entre l'homme et l'animal. Il est impératif de trouver une définition plus claire pour donner au poisson la catégorie qu'il mérite. Lors des trente dernières années, l'aquaculture a énormément évolué mettant en place des processus de domestication qui visent à maîtriser la reproduction et la phase larvaire conjuguées à des programmes de sélection génétique. Ce contrôle a permis une expansion prodigieuse de la production par l'intensification des systèmes. Ceci confère au secteur une croissance 4 fois plus élevée que pour les productions animales terrestres. Cette augmentation de l'offre doit être accompagnée d'une diversification qui ne peut être atteinte sans la sélection des nouvelles espèces (locales ou introduites). Ces nouvelles "domestications" doivent être faites sous grande surveillance pour éviter tout impact négatif sur les écosystèmes locaux. (Résumé d'auteur